Nouvelles de Terre de Brut
Bonjour à tous,
Je reviens aux commandes du vaisseau Terre de Brut que j'ai laissé naviguer en commande automatique depuis deux mois.
Pendant ces deux mois, le journal "La Décroissance" m'a proposé d'écrire un article dans le numéro du mois de septembre qui s'intitule "Le point d'impact approche". Dans cet article, je reprend l'analyse des derniers articles publiés en juillet sur le basculement entre l'offre et la demande à partir de cet été.
Le journal "La Décroissance" m'a convié à me rendre à Cork pour couvrir la sixième conférence de l'ASPO le 18 et 19 septembre. Un éditorial en sortira dans le numéro d'octobre ainsi qu'un article sur la montée des prix au dessus des 80$ le baril au mois de septembre 2007.
Dans le numéro du mois de novembre, un dossier plus complet sera consacré à cette conférence avec des entretiens. Ce journal combat avec ardeur l'idéologie consumériste et lutte pour donner un coup de vieux à la bonne vieille rengaine de la croissance économique censée apporter bien être et bonheur à toute la planète. On sait ce qu'il en est aujourd'hui, le résultat est catastrophique. L'écart entre entre les riches et les pauvres n'a jamais été aussi grand et une partie de plus en plus importante de la population de la planète n'a cessé de voir ses conditions de vie se dégrader pour satisfaire l'appétit jamais rassasié des classes dominantes. Cependant, il ne faut pas s'en étonner car le système de production capitaliste, devenu la forme de production quasi hégémonique sur la planète est un système terriblement injuste et qui institue le vol et le parasitisme comme valeur dominante. Ce vol commence par l'appropriation des moyens de production en commençant par le sol puis par la ponction toujours renouvelée et de plus en plus importante d'un partie de la richesse produite par les travailleurs.
Cependant, le système capitaliste n'est qu'une des formes d'organisation qui sont apparues dans les sociétés complexes depuis plus de 6000 ans. Or, les sociétés complexes ne se sont jamais vraiment manifestées par une organisation égalitaire. Elle n'ont aussi jamais réussi à perdurer à cause d'une impossibilité intrinsèque : leur développement conduit à des investissements qui produisent des retours de plus en plus décroissants au fur et à mesure du temps jusqu'à ce que l'augmentation de la complexité, nécessaire pour maintenir le régime politique institué ne conduise à des retours négatifs. A ce moment là, la société va commencer à se déliter et le niveau de complexité et d'organisation de la société complexe, que d'autres appellent "Civilisation", terme se référant à des notions culturelles plus douteuses, va commencer à decliner plus ou moins vite selon la société. C'est ce qu'on appelle l'effondrement d'une société complexe ou l'apocalypse dans des termes plus religieux. Ces notions sont très bien expliquées dans le livre de Joseph Tainter "The Collapse of Complex Societies".
Nous allons experimenter une forme nouvelle d'effondrement : celui d'une société humaine complexe devenu mondiale... Mais justement, est-il vraiment souhaitable de soutenir et de perpétrer ces anomalies dans l'histoire humaine que sont les sociétés complexes? Dans l'évolution humaine, elles ne correspondent qu'à 2% de son histoire.
On va me taxer de vouloir revenir au temps de cavernes... Je répondrais que c'est notre destin qu'on le veuille ou non et ce sera volontaire ou forcé par la main invisible de la Mécanique Naturelle. Les cornucopiens vont sauter au plafond devant tant de mépris pour cet autre totem qu'est "Le Progrès de la Civilisation". Allez demander aux habitants du Nigéria, par exemple, ce qu'ils pensent du progrès apporté par notre si "Grande Civilisation Occidentale"! Ne pas préparer la Transition, en croyant les prédicateurs de la Corne D'Abondance, peut nous conduire au fond de cavernes. S'organiser d'abord soi-même puis collectivement, en simplifiant sa vie et ses besoins, en se libérant des multiples formes d'oppression que le "système" déploie pour nous asservir pour mieux se perpétuer, peut nous sauver de l'enfer et nous faire revenir à une société certes plus simple matériellement mais plus humaine et plus égalitaire.
Nous reviendrons d'ailleurs plus tard sur le livre de Jeff Vail "A theory of Power" (évidemment en anglais) pour montrer que toute forme, toute entité virtuelle ou matérielle, que ce soit une forme de régime politique, la voiture individuelle, ou l'alcool, le téléphone portable ou l'internet, tend à se perpétuer et à se développer de manière AUTONOME. C'est ce qu'il appelle les "memes". Aussi, la création d'un besoin peut être assimilé à la création d'une entité propre qui va asservir l'Homme pour se perpétuer.
Je ne reproduirai pas les articles que je publie dans le journal "La Décroissance" sur le site ici présent Terre de Brut mais j'y publierai des textes complémentaires.
Je vais poursuivre la publication d'articles dans la continuité de ce que j'ai fait jusqu'à présent. Mais je pense proposer à nouveau des documents qui seront disponibles aussi en version papier, corrigés, propres, beaux, sur papier glacé avec des photos de surfs, de plage... Il y aura donc des surprises pendant l'hiver...
Pour la conférence de l'ASPO6, un compte-rendu est à venir sur Terre de brut qui complétera le dossier de la Décroissance. Les prochains articles de Terre de Brut toucheront la question des exportations qui semblent avoir commencé à décliner, ainsi qu'une nouvelle étude de la production mondiale selon une division entre Grands producteurs et Petits producteurs, étude que j'avais déjà entamé l'année dernière. L'étude des stocks de l'OCDE va aussi être entreprise ainsi que la production non-OPEP avec des estimations sur son pic de production. Je souhaiterais aussi developper l'impact de la hausse des prix sur les pays du sud, impact qui est considérable. Je m'attaquerai aussi au dossier OPEP que j'avais commencé cet été. Les projets d'articles ne manquent pas. Comme il a été dit à la conférence, le vrai problème, c'est le temps qu'il nous reste. "Time to React?" était le titre de la conférence. Le vrai problème est peut-être celui de la manière dont on dispose du temps qu'il nous reste.
Emmanuel Broto.
Je reviens aux commandes du vaisseau Terre de Brut que j'ai laissé naviguer en commande automatique depuis deux mois.
Pendant ces deux mois, le journal "La Décroissance" m'a proposé d'écrire un article dans le numéro du mois de septembre qui s'intitule "Le point d'impact approche". Dans cet article, je reprend l'analyse des derniers articles publiés en juillet sur le basculement entre l'offre et la demande à partir de cet été.
Le journal "La Décroissance" m'a convié à me rendre à Cork pour couvrir la sixième conférence de l'ASPO le 18 et 19 septembre. Un éditorial en sortira dans le numéro d'octobre ainsi qu'un article sur la montée des prix au dessus des 80$ le baril au mois de septembre 2007.
Dans le numéro du mois de novembre, un dossier plus complet sera consacré à cette conférence avec des entretiens. Ce journal combat avec ardeur l'idéologie consumériste et lutte pour donner un coup de vieux à la bonne vieille rengaine de la croissance économique censée apporter bien être et bonheur à toute la planète. On sait ce qu'il en est aujourd'hui, le résultat est catastrophique. L'écart entre entre les riches et les pauvres n'a jamais été aussi grand et une partie de plus en plus importante de la population de la planète n'a cessé de voir ses conditions de vie se dégrader pour satisfaire l'appétit jamais rassasié des classes dominantes. Cependant, il ne faut pas s'en étonner car le système de production capitaliste, devenu la forme de production quasi hégémonique sur la planète est un système terriblement injuste et qui institue le vol et le parasitisme comme valeur dominante. Ce vol commence par l'appropriation des moyens de production en commençant par le sol puis par la ponction toujours renouvelée et de plus en plus importante d'un partie de la richesse produite par les travailleurs.
Cependant, le système capitaliste n'est qu'une des formes d'organisation qui sont apparues dans les sociétés complexes depuis plus de 6000 ans. Or, les sociétés complexes ne se sont jamais vraiment manifestées par une organisation égalitaire. Elle n'ont aussi jamais réussi à perdurer à cause d'une impossibilité intrinsèque : leur développement conduit à des investissements qui produisent des retours de plus en plus décroissants au fur et à mesure du temps jusqu'à ce que l'augmentation de la complexité, nécessaire pour maintenir le régime politique institué ne conduise à des retours négatifs. A ce moment là, la société va commencer à se déliter et le niveau de complexité et d'organisation de la société complexe, que d'autres appellent "Civilisation", terme se référant à des notions culturelles plus douteuses, va commencer à decliner plus ou moins vite selon la société. C'est ce qu'on appelle l'effondrement d'une société complexe ou l'apocalypse dans des termes plus religieux. Ces notions sont très bien expliquées dans le livre de Joseph Tainter "The Collapse of Complex Societies".
Nous allons experimenter une forme nouvelle d'effondrement : celui d'une société humaine complexe devenu mondiale... Mais justement, est-il vraiment souhaitable de soutenir et de perpétrer ces anomalies dans l'histoire humaine que sont les sociétés complexes? Dans l'évolution humaine, elles ne correspondent qu'à 2% de son histoire.
On va me taxer de vouloir revenir au temps de cavernes... Je répondrais que c'est notre destin qu'on le veuille ou non et ce sera volontaire ou forcé par la main invisible de la Mécanique Naturelle. Les cornucopiens vont sauter au plafond devant tant de mépris pour cet autre totem qu'est "Le Progrès de la Civilisation". Allez demander aux habitants du Nigéria, par exemple, ce qu'ils pensent du progrès apporté par notre si "Grande Civilisation Occidentale"! Ne pas préparer la Transition, en croyant les prédicateurs de la Corne D'Abondance, peut nous conduire au fond de cavernes. S'organiser d'abord soi-même puis collectivement, en simplifiant sa vie et ses besoins, en se libérant des multiples formes d'oppression que le "système" déploie pour nous asservir pour mieux se perpétuer, peut nous sauver de l'enfer et nous faire revenir à une société certes plus simple matériellement mais plus humaine et plus égalitaire.
Nous reviendrons d'ailleurs plus tard sur le livre de Jeff Vail "A theory of Power" (évidemment en anglais) pour montrer que toute forme, toute entité virtuelle ou matérielle, que ce soit une forme de régime politique, la voiture individuelle, ou l'alcool, le téléphone portable ou l'internet, tend à se perpétuer et à se développer de manière AUTONOME. C'est ce qu'il appelle les "memes". Aussi, la création d'un besoin peut être assimilé à la création d'une entité propre qui va asservir l'Homme pour se perpétuer.
Je ne reproduirai pas les articles que je publie dans le journal "La Décroissance" sur le site ici présent Terre de Brut mais j'y publierai des textes complémentaires.
Je vais poursuivre la publication d'articles dans la continuité de ce que j'ai fait jusqu'à présent. Mais je pense proposer à nouveau des documents qui seront disponibles aussi en version papier, corrigés, propres, beaux, sur papier glacé avec des photos de surfs, de plage... Il y aura donc des surprises pendant l'hiver...
Pour la conférence de l'ASPO6, un compte-rendu est à venir sur Terre de brut qui complétera le dossier de la Décroissance. Les prochains articles de Terre de Brut toucheront la question des exportations qui semblent avoir commencé à décliner, ainsi qu'une nouvelle étude de la production mondiale selon une division entre Grands producteurs et Petits producteurs, étude que j'avais déjà entamé l'année dernière. L'étude des stocks de l'OCDE va aussi être entreprise ainsi que la production non-OPEP avec des estimations sur son pic de production. Je souhaiterais aussi developper l'impact de la hausse des prix sur les pays du sud, impact qui est considérable. Je m'attaquerai aussi au dossier OPEP que j'avais commencé cet été. Les projets d'articles ne manquent pas. Comme il a été dit à la conférence, le vrai problème, c'est le temps qu'il nous reste. "Time to React?" était le titre de la conférence. Le vrai problème est peut-être celui de la manière dont on dispose du temps qu'il nous reste.
Emmanuel Broto.