Jeudi 25 octobre : WTI et Brent passe un nouveau record
Hier, quand j'ai vu les données publiées par l'USDOE sur les stocks de produits pétroliers de la semaine dernière et que j'ai vu la montée immédiate des prix, je me suis dit qu'il y avait des chances pour que les prix établissent de nouveaux records avant la fin de la semaine. Puis, je me suis mis à preparer un article sur ce rapport mais je n'ai pas eu le temps de le finir avant que le Brent établisse un nouveau record à 86,3$ puis le WTI à plus de 90,31$ pour l'instant tandis que le Nymex se trouve à 89,1$.
La semaine dernière, le Nymex établissait un nouveau record chaque jour jusqu'à 90,07$ vendredi matin. Puis, au début de cette semaine, les prix sont redecendus vers 85$ jusqu'à mercredi, sous les signes de ralentissement économique des USA, jusqu'à ce que le rapport du DOE soit publié. Au moment où je commence cet article, ,le WTI se trouve à 90,31$.
J'ai donc recherché les articles publiés par Bloomberg hier et aujourd'hui. Le rapport de l'USDOE est publié à 10h30, heure de New York. Un premier article sort à 10h33 sur Bloomberg. Cet article souligne juste que le rapport montre un déclin inattendu des stocks. Avant la publication, le Nymex, correspondant au prix du baril pour les contrats futurs de décembre 2007, se trouvait à 85,35$. Il avait donc baissé de 5$ depuis le vendredi 20 octobre. Cette baisse était attribuée au mauvais état de l'économie américaine. En l'espace de 3 minutes, les prix sont montés de 1,23$ ou 1,4% à 86,50$ le baril.
Peu avant, dans la nuit, un article sorti à 4h57 du matin titrait "le pétrole brut baisse en dessous de 85$ en prévision d'une hausse des stocks de pétrole aux US". En effet, les analystes de Bloomberg prevoyaient que les stocks de brut augmenteraient de 963 000 barils, que les stocks d'essence monteraient de 475 000 barils. Les prix pendant la nuit tournaient autour de 84,7$.
A 8h56, à New York, Alexander Kwiatkowski and Grant Smith continuait à évoquer une hausse des stocks attendue par tout le monde. Ils citaient Rob Laughlin, de MF Global LTD qui disait "que le marché était un peu nerveux avant les graphiques de stocks mais le sentiment général était que les prix allaient descendre."
Il y avait deux autres informations que le marché prenait en compte. La société Petrologistic annoncait que la production de l'OPEP devrait augmenter à 31,4 mb/j en octobre par rapport à 30,9 en septembre en avance sur l'augmentation de 500 000 barils pour novembre. La seconde information concernait un rapport sur la situation de l'immobilier aux USA, qui montraient aux analystes que la croissance économique des USA pourrait encore baisser... Tout ceci tirait les prix vers le bas.
A 10h30, à New York, le rapport du DOE changea la donne. Les stocks de pétrole brut baissaient de 5,19 million de barils, les stocks d'essence baissaient de 1,93 million de barils et les stocks de produits distillés (diesel) baissaient de 1,85 million de barils.
A 15h à New York, le Nymex se trouvait à 87,10$ alors que le plus bas de la journée se trouvait 84,68$. Le principal problème venait de la baisse des importations de brut qui descendait à 9,1 mb/j soit 1,3 de moins que la semaine précédente. Il faut remonter à mars 2007 pour voir des importations aussi basses. le Nymex restera à ce niveau en fin d'après-midi puis passera dans la tranche des 88$ dans la nuit.
Aujourd'hui, à 6h22 du matin, New York, le Nymex se trouvait à 88$.
A 7h22 du matin, El Badri, le secrétaire général de l'OPEP faisait une déclaration à la presse comme quoi le marché était bien approvisionné et attribuait la hausse à des causes géopolitiques. Pour lui, l'année 2008 ne poserait pas de problèmes.
A 10h30, une société de collecte de données faisait une déclaration comme quoi les stocks devraient remonter au second trimestre 2008 en faisant le point sur l'offre et la demande pour 2008 : demande +1,5 mb/j et production non-OPEP :+0,9 mb/j et non-conventionnel : +0,2 mb/j. Donc pas d'inquiétude.
A 11h, le Nymex se rapprochait des 89$ et le dollar canadien se trouve proche de son record de 1974 par rapport au dollar américain à 1,0401$.
L'or se met à monter et se rapproche de ses records des années 80 à cause des craintes d'inflation et de la baisse du dollar qui chute proche de son record vers les 1,43$ pour un euro.
A 11h47, Mark Shenk fait un état des lieux de la situation du marché pétrolier. Il note que les stocks de brut sont les plus bas depuis janvier à 316 mb. Trois informations supplémentaires viennent s'ajouter aux poussées inflationnistes : les US ont imposé de nouvelles sanctions contre l'Iran et les turcs préviennent d'un assault imminent sur les rebelles kurdes en Irak et enfin la chute du dollar. A 11h 30, le WTI se trouve à 88,58$ mais c'est le Brent qui établit un nouveau record depuis son introduction en 1988 : 86,28$! Micheal Fitzpatrick, vice président de MF Global Ltd nous dit : "tout se passe comme si il n'y avait pas assez de pétrole dans le monde. Vous pouvez parler des réactions disproportionné à chaque mauvaise nouvelle. Ce matin, ce sont les nouvelles sanctions qui semble être le catalyseur."
Pourtant, des nouvelles de l'économie américaine montre encore que celle ci s'enfonce dans le rouge : les commandes de biens durables baissent de manière inattendus (encore un fois) et les chiffres de l'emploi sont très mauvais.
Deux autres nouvelles expliquent la montée soudaine du Brent : une attaque des rebelles soudanais sur un gisement pétrolier kidnappant deux travailleurs et des soldats libanais qui ont ouvert le feu sur un avion israélien qui a survolé leur territoire.
Une analyste d'Oslo de Nordea bank AB résume très bien la situation : "un dollar faible, des troubles civiles dans des zones vitales de production, des stocks en chute libre et des turbulences sur les marchés financiers ont attiré les investisseurs et les spéculateurs sur le marché pétrolier."
A la fin de la rédaction de cette article, à 12h heure, à New York, le WTI se trouve à 90,80$ tandis que le Nymex se trouve toujours au dessus de 89$. Depuis le début des échanges en séance, le WTI a pris 1,70$...
Depuis la publication du rapport du DOE, il y a 26 heures, le Nymex a pris 4,5$. Il est monté de 5,2%...Il serait quand même temps que les analystes de Bloomberg comprennent que le monde ne ressemble pas à leurs désirs...
Le récit des 24 et 25 d'octobre 2007 sera devenu normal d'ici quelques temps...
Emmanuel Broto.
La semaine dernière, le Nymex établissait un nouveau record chaque jour jusqu'à 90,07$ vendredi matin. Puis, au début de cette semaine, les prix sont redecendus vers 85$ jusqu'à mercredi, sous les signes de ralentissement économique des USA, jusqu'à ce que le rapport du DOE soit publié. Au moment où je commence cet article, ,le WTI se trouve à 90,31$.
J'ai donc recherché les articles publiés par Bloomberg hier et aujourd'hui. Le rapport de l'USDOE est publié à 10h30, heure de New York. Un premier article sort à 10h33 sur Bloomberg. Cet article souligne juste que le rapport montre un déclin inattendu des stocks. Avant la publication, le Nymex, correspondant au prix du baril pour les contrats futurs de décembre 2007, se trouvait à 85,35$. Il avait donc baissé de 5$ depuis le vendredi 20 octobre. Cette baisse était attribuée au mauvais état de l'économie américaine. En l'espace de 3 minutes, les prix sont montés de 1,23$ ou 1,4% à 86,50$ le baril.
Peu avant, dans la nuit, un article sorti à 4h57 du matin titrait "le pétrole brut baisse en dessous de 85$ en prévision d'une hausse des stocks de pétrole aux US". En effet, les analystes de Bloomberg prevoyaient que les stocks de brut augmenteraient de 963 000 barils, que les stocks d'essence monteraient de 475 000 barils. Les prix pendant la nuit tournaient autour de 84,7$.
A 8h56, à New York, Alexander Kwiatkowski and Grant Smith continuait à évoquer une hausse des stocks attendue par tout le monde. Ils citaient Rob Laughlin, de MF Global LTD qui disait "que le marché était un peu nerveux avant les graphiques de stocks mais le sentiment général était que les prix allaient descendre."
Il y avait deux autres informations que le marché prenait en compte. La société Petrologistic annoncait que la production de l'OPEP devrait augmenter à 31,4 mb/j en octobre par rapport à 30,9 en septembre en avance sur l'augmentation de 500 000 barils pour novembre. La seconde information concernait un rapport sur la situation de l'immobilier aux USA, qui montraient aux analystes que la croissance économique des USA pourrait encore baisser... Tout ceci tirait les prix vers le bas.
A 10h30, à New York, le rapport du DOE changea la donne. Les stocks de pétrole brut baissaient de 5,19 million de barils, les stocks d'essence baissaient de 1,93 million de barils et les stocks de produits distillés (diesel) baissaient de 1,85 million de barils.
A 15h à New York, le Nymex se trouvait à 87,10$ alors que le plus bas de la journée se trouvait 84,68$. Le principal problème venait de la baisse des importations de brut qui descendait à 9,1 mb/j soit 1,3 de moins que la semaine précédente. Il faut remonter à mars 2007 pour voir des importations aussi basses. le Nymex restera à ce niveau en fin d'après-midi puis passera dans la tranche des 88$ dans la nuit.
Aujourd'hui, à 6h22 du matin, New York, le Nymex se trouvait à 88$.
A 7h22 du matin, El Badri, le secrétaire général de l'OPEP faisait une déclaration à la presse comme quoi le marché était bien approvisionné et attribuait la hausse à des causes géopolitiques. Pour lui, l'année 2008 ne poserait pas de problèmes.
A 10h30, une société de collecte de données faisait une déclaration comme quoi les stocks devraient remonter au second trimestre 2008 en faisant le point sur l'offre et la demande pour 2008 : demande +1,5 mb/j et production non-OPEP :+0,9 mb/j et non-conventionnel : +0,2 mb/j. Donc pas d'inquiétude.
A 11h, le Nymex se rapprochait des 89$ et le dollar canadien se trouve proche de son record de 1974 par rapport au dollar américain à 1,0401$.
L'or se met à monter et se rapproche de ses records des années 80 à cause des craintes d'inflation et de la baisse du dollar qui chute proche de son record vers les 1,43$ pour un euro.
A 11h47, Mark Shenk fait un état des lieux de la situation du marché pétrolier. Il note que les stocks de brut sont les plus bas depuis janvier à 316 mb. Trois informations supplémentaires viennent s'ajouter aux poussées inflationnistes : les US ont imposé de nouvelles sanctions contre l'Iran et les turcs préviennent d'un assault imminent sur les rebelles kurdes en Irak et enfin la chute du dollar. A 11h 30, le WTI se trouve à 88,58$ mais c'est le Brent qui établit un nouveau record depuis son introduction en 1988 : 86,28$! Micheal Fitzpatrick, vice président de MF Global Ltd nous dit : "tout se passe comme si il n'y avait pas assez de pétrole dans le monde. Vous pouvez parler des réactions disproportionné à chaque mauvaise nouvelle. Ce matin, ce sont les nouvelles sanctions qui semble être le catalyseur."
Pourtant, des nouvelles de l'économie américaine montre encore que celle ci s'enfonce dans le rouge : les commandes de biens durables baissent de manière inattendus (encore un fois) et les chiffres de l'emploi sont très mauvais.
Deux autres nouvelles expliquent la montée soudaine du Brent : une attaque des rebelles soudanais sur un gisement pétrolier kidnappant deux travailleurs et des soldats libanais qui ont ouvert le feu sur un avion israélien qui a survolé leur territoire.
Une analyste d'Oslo de Nordea bank AB résume très bien la situation : "un dollar faible, des troubles civiles dans des zones vitales de production, des stocks en chute libre et des turbulences sur les marchés financiers ont attiré les investisseurs et les spéculateurs sur le marché pétrolier."
A la fin de la rédaction de cette article, à 12h heure, à New York, le WTI se trouve à 90,80$ tandis que le Nymex se trouve toujours au dessus de 89$. Depuis le début des échanges en séance, le WTI a pris 1,70$...
Depuis la publication du rapport du DOE, il y a 26 heures, le Nymex a pris 4,5$. Il est monté de 5,2%...Il serait quand même temps que les analystes de Bloomberg comprennent que le monde ne ressemble pas à leurs désirs...
Le récit des 24 et 25 d'octobre 2007 sera devenu normal d'ici quelques temps...
Emmanuel Broto.