Le Peak Oil est arrivé jusqu'à Bloomberg
Bloomberg.com est un site important et très visité dans le monde de la finance.
Tous les jours, un article y est publié sur la question énergétique. Je n’avais jamais vu de référence au pic pétrolier et les articles restaient très politiquement corrects.
Cependant, le 28 décembre 2005, l’article « Oil Analysts, Wrong Since 2001, End Forecasts of Price Drop » revient sur les erreurs de prévisions des prix du pétrole par des analystes spécialisés dans le pétrole que Bloomberg et d’autres consultaient. Le changement de ton est manifeste. Il semble bien que le scénario du pic pétrolier est en train de gagner des points surtout depuis que le Sénat américain fût interpellé à plusieurs reprises sur ce sujet, notamment dernièrement par Monsieur James Schlesinger, ancien Secrétaire à la Défense entre 1973 et 1975.
L’article commence ainsi : « Les analystes pétroliers de Wall Street ont abandonné leur appel à une baisse des prix après avoir manqué le coche depuis quatre ans. Le prix du pétrole à New York devrait atteindre en moyenne 60$ le baril au premier trimestre de 2006, 2$ de plus qu’aujourd’hui, selon la moyenne des prévisions de 25 analystes questionnés par Bloomberg. Les prix seront en moyenne de 58$ sur 2006.»
Selon, cette article , le prix du baril de pétrole à New York en 2005 est en moyenne de 56,67$, 15$ de plus qu’en 2004. le record de l’année est de 70,85$ le baril début septembre suite à Katrina.
Kevin Norrish, directeur de recherche sur les produits ( « commodities research ») chez Barclays Capital à Londres nous livre son analyse : « l’année prochaine, nous allons voir la continuation d’un marché très tendu, vulnérable aux chocs dans la production et aux interruptions ».
La partie la plus intéressante de l’article est le paragraphe « Bad Calls » ( Mauvais signaux). Je la retranscrit en entier :
« Les analystes pétroliers se sont trompés cette année, prévoyant que les prix seraient en moyenne de 40,33$ en 2005. Wall Street avait prédit que le pétrole serait à 26,81$ en 2004, comme le montre le rapport de décembre 2003. Au lieu de cela, le pétrole à New York atteint en moyenne 41,40$ en 2004.
« La dynamique a changé cette année » dit Doug Leggate, analyste reconnu chez Citigroup Inc, à New York. « Il y a une perception grandissante que la production est en train de s’épuiser. Le scénario catastrophe ( Doomsday Scenario) qui dit que l’OPEP ne pourrait pas satisfaire la demande et que les saoudiens ne seront pas capable d’augmenter leur production gagne du terrain. »
Matthew Simmons, président de la banque d’investissement en énergie basé à Houston, Simmons & Co, a écrit dans son livre « ``Twilight in the Desert: The Coming Saudi Oil Shock and the World Economy'' que 90% du pétrole de l’Arabie Saoudite provenait de sept gisements, incluant trois qui étaient exploités depuis plus de 50 ans. Certains gisements peuvent décliner très rapidement avec peu de solutions de remplacement, dit-il.
L’analyste du groupe Goldman Sachs Group Inc. , Arjun Murti, à New York, qui a surpris les marchés pétroliers en mars en annonçant que les prix du pétrole pourraient atteindre 105$ le baril, ajoutait dans un rapport daté du 12 décembre 2005, que sa prévision pourrait être modeste si la théorie du « peak oil » était juste. Il prédit un prix du pétrole entre 50$ et 105$ jusqu’en 2009. »
La théorie du pic pétrolier gagne du terrain tout simplement parce qu’elle est juste, qu’elle s’attache à des faits naturels et non à des théories économistes. Il est certain que plus le temps avancera, plus la confiance en l’avenir s’effritera parmi les analystes financiers.
Quand est ce que cette confiance ne sera plus suffisante pour que le système ne tienne plus debout ? il faut peut-être demander à un économiste spécialisé dans le pétrole…
makhnovitch.
Tous les jours, un article y est publié sur la question énergétique. Je n’avais jamais vu de référence au pic pétrolier et les articles restaient très politiquement corrects.
Cependant, le 28 décembre 2005, l’article « Oil Analysts, Wrong Since 2001, End Forecasts of Price Drop » revient sur les erreurs de prévisions des prix du pétrole par des analystes spécialisés dans le pétrole que Bloomberg et d’autres consultaient. Le changement de ton est manifeste. Il semble bien que le scénario du pic pétrolier est en train de gagner des points surtout depuis que le Sénat américain fût interpellé à plusieurs reprises sur ce sujet, notamment dernièrement par Monsieur James Schlesinger, ancien Secrétaire à la Défense entre 1973 et 1975.
L’article commence ainsi : « Les analystes pétroliers de Wall Street ont abandonné leur appel à une baisse des prix après avoir manqué le coche depuis quatre ans. Le prix du pétrole à New York devrait atteindre en moyenne 60$ le baril au premier trimestre de 2006, 2$ de plus qu’aujourd’hui, selon la moyenne des prévisions de 25 analystes questionnés par Bloomberg. Les prix seront en moyenne de 58$ sur 2006.»
Selon, cette article , le prix du baril de pétrole à New York en 2005 est en moyenne de 56,67$, 15$ de plus qu’en 2004. le record de l’année est de 70,85$ le baril début septembre suite à Katrina.
Kevin Norrish, directeur de recherche sur les produits ( « commodities research ») chez Barclays Capital à Londres nous livre son analyse : « l’année prochaine, nous allons voir la continuation d’un marché très tendu, vulnérable aux chocs dans la production et aux interruptions ».
La partie la plus intéressante de l’article est le paragraphe « Bad Calls » ( Mauvais signaux). Je la retranscrit en entier :
« Les analystes pétroliers se sont trompés cette année, prévoyant que les prix seraient en moyenne de 40,33$ en 2005. Wall Street avait prédit que le pétrole serait à 26,81$ en 2004, comme le montre le rapport de décembre 2003. Au lieu de cela, le pétrole à New York atteint en moyenne 41,40$ en 2004.
« La dynamique a changé cette année » dit Doug Leggate, analyste reconnu chez Citigroup Inc, à New York. « Il y a une perception grandissante que la production est en train de s’épuiser. Le scénario catastrophe ( Doomsday Scenario) qui dit que l’OPEP ne pourrait pas satisfaire la demande et que les saoudiens ne seront pas capable d’augmenter leur production gagne du terrain. »
Matthew Simmons, président de la banque d’investissement en énergie basé à Houston, Simmons & Co, a écrit dans son livre « ``Twilight in the Desert: The Coming Saudi Oil Shock and the World Economy'' que 90% du pétrole de l’Arabie Saoudite provenait de sept gisements, incluant trois qui étaient exploités depuis plus de 50 ans. Certains gisements peuvent décliner très rapidement avec peu de solutions de remplacement, dit-il.
L’analyste du groupe Goldman Sachs Group Inc. , Arjun Murti, à New York, qui a surpris les marchés pétroliers en mars en annonçant que les prix du pétrole pourraient atteindre 105$ le baril, ajoutait dans un rapport daté du 12 décembre 2005, que sa prévision pourrait être modeste si la théorie du « peak oil » était juste. Il prédit un prix du pétrole entre 50$ et 105$ jusqu’en 2009. »
La théorie du pic pétrolier gagne du terrain tout simplement parce qu’elle est juste, qu’elle s’attache à des faits naturels et non à des théories économistes. Il est certain que plus le temps avancera, plus la confiance en l’avenir s’effritera parmi les analystes financiers.
Quand est ce que cette confiance ne sera plus suffisante pour que le système ne tienne plus debout ? il faut peut-être demander à un économiste spécialisé dans le pétrole…
makhnovitch.