le processus de déplétion
Voici enfin un article après presque trois mois d'absence.
Je met ici en ligne les graphiques mis à jour tous les mois à partir des rapports mensuels de l'AIE (Agence International de l'Energie) ainsi que des graphiques publiés par l'AIE elle-même.
Le but est de montrer le processus de déplétion en cours de réalisation au sein de la production pétrolière en dehors des pays de l'OPEP.
Nous abordons donc le pic de production de la production non-opep.
Celui-ci ne s'est pas encore produit mais nous allons voir qu'il est imminent et de qui il dépend.
Ici, je vais présenter une répartition de la production mondiale non-opep en fonction de trois catégories.
Première catégorie : les pays de l'OCDE ( pays riches industrialisés)
Seconde catégorie : les pays de l'ancienne URSS ( principaux producteurs : Russie, Azerbaidjan, Kazakhstan) : les principaux exportateurs en dehors de l'OPEP à l'exception de l'Angola.
Troisième catégorie : le reste du monde : production non-OPEP- et non-OCDE
Première catégorie : l'OCDE
Regardons d'abord le processus en cours au sein des pays riches de l'OCDE dont les principaux producteurs sont les 5 pays suivants:
USA, UK, Mexique, Canada, Norvège.
la production tout liquide de l'OCDE (comprenant le gaz naturel liquéfié) a commencé son déclin courant 2001 après quelques années de quasi stabilité à 22 mb/j.
Celle ci a décliné de 10% ces deux dernières années et se trouve maintenant à 20 mb/j.
Nous allons voir ce qu'il s'est passé.
Maintenant regardons les graphiques publiés par l'AIE :
Commençons par la production de la Grande-Bretagne. On peut dire que le processus de déplétion a commencé avec ce pays en 1999. C'est la première fois qu'un producteur de cette ampleur (3,2 mb/j) entame un déclin aussi fort.
( vou pouvez cliquez sur les graphiques pour les télécharger en version pdf pour les visualiser plus confortablement )
Ainsi, comme vous pouvez le voir sur ce graphique publié par l'AIE et retraçant la production depuis 10 ans, la production pétrolière de la Grande-Bretagne a piqué en 1999 aux environs de 3,2 mb/j et se trouve en avril 2006 aux environs de 1,7 mb/j. La production a donc été divisé par presque deux en l'espace de 7 petites années. Le déclin est par conséquent très rapide et se trouve autour de 11% entre 2004 et 2005.
Le déclin de la Grande-Bretagne va être suivi par celui de la Norvège en 2001, l'autre grand producteur de la Mer du Nord.
voici le graphique de la production de la Norvège sur les 10 dernières années :

Vous pouvez donc voir que le déclin amorcé en 2001 aux environs de 3,5 mb/j n'a cessé de s'accélérer.
Nous pouvons maintenant voir le graphique de la production pétrolière en Europe ou le déclin du Danemark depuis 2004, autre producteur de la Mer du Nord, accentue encore la pente.
Nous pouvons voir que le pic de production de la Grande-Bretagne en 1999 a entrainé celui de l'ensemble des pays européens de l'OCDE.
La chute est assez importante et tend à s'accélérer. Ainsi, la production est passé de 7,22 mb/j en décembre 1999 à 5,33 mb/j en avril 2006, ce qui représente un déclin de 26% en un peu plus de 6 ans.
Maintenant, regardons de l'autre côté de l'atlantique avec les USA.

Les USA ont connu leur pic de production en 1971. Depuis, la production a décliné mais avec des hauts et des bas car la production en Alaska ainsi que dans le Golfe du Mexique ont permis d'amortir le déclin enregistré dans les 48 états de l'Union.
Cependant, cette période est en train de se clore car, désormais, l'Alaska et le Golfe du Mexique se trouve eux aussi en déplétion. Le déclin des USA risque de s'accélérer et même très fortement.
On le comprend d'autant mieux quand on sait qu'ils ont extrait 86% de leur réserves pétrolières, Alaska et Golfe du Mexique compris.
La production dans le Golfe du Mexique semble avoir piqué en mars 2003 puis le déclin a réellement commencé fin 2003 et a été accentué par les ouragans.
Voici la production du Golfe du Mexique dans les eaux des USA depuis janvier 2000 :

Vous pouvez voir les dégâts causés par les ouragans en 2004 puis en 2005. La production se trouve toujours actuellement à 0,4 mb/j en dessous de ce qu'elle était il y a un an en mars 2005. Elle est passé de 1,6 mb/j à 1,2 mb/j. Si des ouragans détruisent encore une bonne partie des plates-formes pétrolières cette année, la production dans le Golfe du Mexique paraitra bien compromise.
C'est principalement cette chute de production que l'on peut voir sur la courbe de production des USA. Cependant, le déclin accélére pratiquement partout sur le territoire des USA.
Nous allons voir que curieusement, ce basculement de la production dans le Golfe du Mexique à la fin de l'année 2003 coincide avec un basculement d'une ampleur beaucoup importante.
Maintenant, regardons la courbe générale de la production de l'ensemble des pays de l'OCDE :
On peut voir que le déclin de la production de l'OCDE a commencé fin 2001 a peu près au même moment que le pic de la Norvège. ON peut voir que le déclin accélére fortement depuis fin 2003.
Seconde catégorie : les anciens pays de l'URSS.
Les principaux producteurs sont la Russie, le Kazakhstan et l'Azerbaidjan.
La Russie est actuellement le premier producteur de brut devant l'Arabie Saoudite.
Cependant, la croissance de sa production s'est fortement ralentie depuis fin 2004.
Je passe directement au graphique de l'ensemble de la catégorie :

Cette catégorie est donc passée de 7,6 mb/j en janvier 2000 à 12 mb/j en avril 2006. C'est donc une croissance de production considérable de l'ordre de 0,7 mb/j par an. Cependant, la croissance s'est fortement ralentie depuis octobre 2004 puisque celle-ci est passée de 11,5 mb/j à 12 mb/j sur les 18 derniers mois, ce qui représente une croissance de 0,33 mb/j par an, donc deux fois moins. En fait, l'Azerbaidjan et le Kazakhstan ont pris le relais de la Russie l'année dernière. Certains, comme Mr Bakhtiari, annonce le déclin de la Russie dans les mois qui viennent. Il est très probable que celui-ci commence dans les deux à trois ans qui viennent.
Troisième catégorie : le reste du monde
les pays qui n'appartiennent à l'OPEP, à l'OCDE et aux anciennes républiques de l'URSS rentrent dans cette catégorie. Cela représente donc une grande partie de l'Humanité dont la Chine et l'Inde.
voici la courbe de production de cette catégorie :

Nous constatons que la production de cette catégorie a connu une inflexion en juillet 2003 pour connaitre une croissance de sa production relativement régulière depuis. Cette croissance est en partie dû aux mises en production en eaux profondes ( supérieure à 500 m de profondeur en mer) et particulièrement en Angola et au Brésil. La Chine a aussi participé à cette croissance ainsi que l'Afrique. Une grande partie des autres producteurs se trouvent être en déplétion ou sur un plateau plus ou moins glissant. Par exemple, la Malaysie (important producteur asiatique) a subi un pic de production en 2004.
La croissance de la production de cette catégorie semble être venu à point nommé pour contre-carrer la chute de l'OCDE et le relentissement de la Russie mais jusqu'à quand?
Mais la croissance de production du reste du monde a-t-elle été suffisante pour contre-balancer la chute de l'OCDE?
La réponse se trouve dans le graphique suivant que je considère comme le plus important de cet article . Ce graphique retrace tout simplement la somme de la production de l'OCDE et du reste du monde, c'est à dire la production mondiale en enlevant les pays de l'OPEP et les anciennes république de l'URSS ou, pour le dire autrement, la production mondiale en enlevant les principaux exportateurs de pétrole.
voici ce qu'on trouve :

Nous voyons que la production mondiale sans les exportateurs a piqué en décembre 2003, période où le Golfe du Mexique a commencé à décliner.
Ce déclin est relativement arrondi et bien dessiné malgré les accidents de parcours. La réponse à la question précédente est donc négative. La croissance de la production dans le reste du monde n'a pas été suffisante pour contre-balancer le fort déclin de l'OCDE et le pic a eu lieu en décembre 2003, c'est à dire 2 ans après le début du déclin de l'OCDE.
je pense que c'est une information cruciale au niveau géopolitique et économique car ce graphique montre que désormais les maitres du jeu sont les exportateurs de pétrole, c'est à dire les 11 pays de l'OPEP et la Russie. La Russie sera l'acteur décisif du pic de production non-opep et les pays de l'OPEP seront aussi cruciaux pour le pic mondial et en premier lieu l'Arabie Saoudite.
Quand la production russe commencera à décliner, la production non-opep commencera aussi à décliner dans la même période. Cependant, la production non-opep peut commencer à décliner avant à cause du renforcement du déclin de l'OCDE.
Voyons la courbe de production non-opep. Celle-ci se trouve sur un plateau aux alentours de 50 mb/j depuis janvier 2004.

Nous voyons encore une fois un point d'inflexion en janvier 2004 à 50 mb/j.
Ensuite, nous voyons un plateau de production à partir d'octobre 2004, date où la croissance de la production russe a fortement ralenti. La production non-opep n'est toujours pas en déclin et se trouve sur une croissance très faible. Jusqu'à quand, c'est la Russie qui nous le dira.
Que se passera-t-il quand la production non-opep va commencer à décliner?
Dans l'organisation de l'industrie pétrolière mondiale, la production non-opep est censée fonctionner à plein régime. Ensuite, les agences internationales telles que l'AIE et l'OPEP analyse le niveau de la demande mondiale et détermine un chiffre que l'on appelle le "call on OPEP". Ce chiffre est tout simplement la différence entre l'estimation de la demande mondiale et la production non-opep. Le "Call on OPEP" correspond à ce que l'OPEP doit produire pour satisfaire la demande mondiale.
En fonction de cela, de la géopolitique mondiale et des prix du pétrole, l'OPEP détermine son niveau global de production et les quotas attribués à chacun de ses membres.
Si la croissance de la production non-opep est inférieure à la croissance de la demande mondiale alors le "Call on OPEP" augmente mécaniquement.
Par conséquent, le déclin de la production non-opep va faire augmenter très fortement le "Call on OPEP" et donc la pression sur les pays de l'OPEP pour qu'ils satisfassent la demande mondiale. Ceux-ci annoncent des augmentations de capacités importantes d'ici 2010 passant d'une capacité de 33 mb/j en 2006 à 37 mb/j en 2010 pour ce qui est du pétrole conventionnel.
Il n'est premièrement pas certain qu'ils atteignent cette capacité là et de plus, même si ils l'atteignent, il n'est pas certain que cela suffise à combler le déclin de la production non-OPEP et la croissance de la demande mondiale.
Aussi, il parait très probable que la demande ne pourra continuer à croitre au rythme actuel car la production ne pourra pas suivre. Ceci signifie qu'une récession économique parait inévitable dans les trois années qui viennent car la baisse de la demande en pétrole ne peut qu'être corrélé à une récession économique mondiale dans le système économique actuel.
Le pic mondial sera déterminé par les capacités de production réelles des pays de l'OPEP. Si ces capacités s'avèrent en fait très limités alors le pic de production mondiale devrait suivre d'assez près le pic de production non-opep.
Cet article est destiné à démontrer, à partir des chiffres données par l'AIE, que personne ne peut évacuer le problème du pic mondial de production sans mentir sciemment.
Le processus du pic de production est en cours de réalisation. C'est un fait indéniable.
Que les grands décideurs et politiques qui abreuvent la population de mensonges éhontés nous disent d'où viendra le pétrole pour repousser le pic d'ici 20 ans parceque personnellement, je ne vois vraiment pas où. Et ce n'est pas le pétrole lourd du Canada qui changera grand chose. Ce n'est pas l'Ethanol qui nous sauvera non-plus, à moins de réduire à la famine l'immense majorité de la population humaine pour alimenter les voitures!
La dernière frontière se trouve sur les pôles nord et sud. mais si il se trouvait de grandes quantités de pétrole, il faudrait développer des infrastructures colossales pour l'extraire et l'amener vers les zones peuplées qui prendraient de longues années pendant lesquelles la production en cours ne cessera pas de décliner avec toutes les conséquences que l'on peut imaginer.
La question est bien celle-ci : que fait-on maintenant, tout de suite car nous sommes face au précipice?
Makhnovitch.
Je met ici en ligne les graphiques mis à jour tous les mois à partir des rapports mensuels de l'AIE (Agence International de l'Energie) ainsi que des graphiques publiés par l'AIE elle-même.
Le but est de montrer le processus de déplétion en cours de réalisation au sein de la production pétrolière en dehors des pays de l'OPEP.
Nous abordons donc le pic de production de la production non-opep.
Celui-ci ne s'est pas encore produit mais nous allons voir qu'il est imminent et de qui il dépend.
Ici, je vais présenter une répartition de la production mondiale non-opep en fonction de trois catégories.
Première catégorie : les pays de l'OCDE ( pays riches industrialisés)
Seconde catégorie : les pays de l'ancienne URSS ( principaux producteurs : Russie, Azerbaidjan, Kazakhstan) : les principaux exportateurs en dehors de l'OPEP à l'exception de l'Angola.
Troisième catégorie : le reste du monde : production non-OPEP- et non-OCDE
Première catégorie : l'OCDE
Regardons d'abord le processus en cours au sein des pays riches de l'OCDE dont les principaux producteurs sont les 5 pays suivants:
USA, UK, Mexique, Canada, Norvège.
la production tout liquide de l'OCDE (comprenant le gaz naturel liquéfié) a commencé son déclin courant 2001 après quelques années de quasi stabilité à 22 mb/j.
Celle ci a décliné de 10% ces deux dernières années et se trouve maintenant à 20 mb/j.
Nous allons voir ce qu'il s'est passé.
Maintenant regardons les graphiques publiés par l'AIE :
Commençons par la production de la Grande-Bretagne. On peut dire que le processus de déplétion a commencé avec ce pays en 1999. C'est la première fois qu'un producteur de cette ampleur (3,2 mb/j) entame un déclin aussi fort.
( vou pouvez cliquez sur les graphiques pour les télécharger en version pdf pour les visualiser plus confortablement )

Le déclin de la Grande-Bretagne va être suivi par celui de la Norvège en 2001, l'autre grand producteur de la Mer du Nord.
voici le graphique de la production de la Norvège sur les 10 dernières années :

Vous pouvez donc voir que le déclin amorcé en 2001 aux environs de 3,5 mb/j n'a cessé de s'accélérer.
Nous pouvons maintenant voir le graphique de la production pétrolière en Europe ou le déclin du Danemark depuis 2004, autre producteur de la Mer du Nord, accentue encore la pente.

Nous pouvons voir que le pic de production de la Grande-Bretagne en 1999 a entrainé celui de l'ensemble des pays européens de l'OCDE.
La chute est assez importante et tend à s'accélérer. Ainsi, la production est passé de 7,22 mb/j en décembre 1999 à 5,33 mb/j en avril 2006, ce qui représente un déclin de 26% en un peu plus de 6 ans.
Maintenant, regardons de l'autre côté de l'atlantique avec les USA.

Les USA ont connu leur pic de production en 1971. Depuis, la production a décliné mais avec des hauts et des bas car la production en Alaska ainsi que dans le Golfe du Mexique ont permis d'amortir le déclin enregistré dans les 48 états de l'Union.
Cependant, cette période est en train de se clore car, désormais, l'Alaska et le Golfe du Mexique se trouve eux aussi en déplétion. Le déclin des USA risque de s'accélérer et même très fortement.
On le comprend d'autant mieux quand on sait qu'ils ont extrait 86% de leur réserves pétrolières, Alaska et Golfe du Mexique compris.
La production dans le Golfe du Mexique semble avoir piqué en mars 2003 puis le déclin a réellement commencé fin 2003 et a été accentué par les ouragans.
Voici la production du Golfe du Mexique dans les eaux des USA depuis janvier 2000 :

Vous pouvez voir les dégâts causés par les ouragans en 2004 puis en 2005. La production se trouve toujours actuellement à 0,4 mb/j en dessous de ce qu'elle était il y a un an en mars 2005. Elle est passé de 1,6 mb/j à 1,2 mb/j. Si des ouragans détruisent encore une bonne partie des plates-formes pétrolières cette année, la production dans le Golfe du Mexique paraitra bien compromise.
C'est principalement cette chute de production que l'on peut voir sur la courbe de production des USA. Cependant, le déclin accélére pratiquement partout sur le territoire des USA.
Nous allons voir que curieusement, ce basculement de la production dans le Golfe du Mexique à la fin de l'année 2003 coincide avec un basculement d'une ampleur beaucoup importante.
Maintenant, regardons la courbe générale de la production de l'ensemble des pays de l'OCDE :

On peut voir que le déclin de la production de l'OCDE a commencé fin 2001 a peu près au même moment que le pic de la Norvège. ON peut voir que le déclin accélére fortement depuis fin 2003.
Seconde catégorie : les anciens pays de l'URSS.
Les principaux producteurs sont la Russie, le Kazakhstan et l'Azerbaidjan.
La Russie est actuellement le premier producteur de brut devant l'Arabie Saoudite.
Cependant, la croissance de sa production s'est fortement ralentie depuis fin 2004.
Je passe directement au graphique de l'ensemble de la catégorie :

Cette catégorie est donc passée de 7,6 mb/j en janvier 2000 à 12 mb/j en avril 2006. C'est donc une croissance de production considérable de l'ordre de 0,7 mb/j par an. Cependant, la croissance s'est fortement ralentie depuis octobre 2004 puisque celle-ci est passée de 11,5 mb/j à 12 mb/j sur les 18 derniers mois, ce qui représente une croissance de 0,33 mb/j par an, donc deux fois moins. En fait, l'Azerbaidjan et le Kazakhstan ont pris le relais de la Russie l'année dernière. Certains, comme Mr Bakhtiari, annonce le déclin de la Russie dans les mois qui viennent. Il est très probable que celui-ci commence dans les deux à trois ans qui viennent.
Troisième catégorie : le reste du monde
les pays qui n'appartiennent à l'OPEP, à l'OCDE et aux anciennes républiques de l'URSS rentrent dans cette catégorie. Cela représente donc une grande partie de l'Humanité dont la Chine et l'Inde.
voici la courbe de production de cette catégorie :

Nous constatons que la production de cette catégorie a connu une inflexion en juillet 2003 pour connaitre une croissance de sa production relativement régulière depuis. Cette croissance est en partie dû aux mises en production en eaux profondes ( supérieure à 500 m de profondeur en mer) et particulièrement en Angola et au Brésil. La Chine a aussi participé à cette croissance ainsi que l'Afrique. Une grande partie des autres producteurs se trouvent être en déplétion ou sur un plateau plus ou moins glissant. Par exemple, la Malaysie (important producteur asiatique) a subi un pic de production en 2004.
La croissance de la production de cette catégorie semble être venu à point nommé pour contre-carrer la chute de l'OCDE et le relentissement de la Russie mais jusqu'à quand?
Mais la croissance de production du reste du monde a-t-elle été suffisante pour contre-balancer la chute de l'OCDE?
La réponse se trouve dans le graphique suivant que je considère comme le plus important de cet article . Ce graphique retrace tout simplement la somme de la production de l'OCDE et du reste du monde, c'est à dire la production mondiale en enlevant les pays de l'OPEP et les anciennes république de l'URSS ou, pour le dire autrement, la production mondiale en enlevant les principaux exportateurs de pétrole.
voici ce qu'on trouve :

Nous voyons que la production mondiale sans les exportateurs a piqué en décembre 2003, période où le Golfe du Mexique a commencé à décliner.
Ce déclin est relativement arrondi et bien dessiné malgré les accidents de parcours. La réponse à la question précédente est donc négative. La croissance de la production dans le reste du monde n'a pas été suffisante pour contre-balancer le fort déclin de l'OCDE et le pic a eu lieu en décembre 2003, c'est à dire 2 ans après le début du déclin de l'OCDE.
je pense que c'est une information cruciale au niveau géopolitique et économique car ce graphique montre que désormais les maitres du jeu sont les exportateurs de pétrole, c'est à dire les 11 pays de l'OPEP et la Russie. La Russie sera l'acteur décisif du pic de production non-opep et les pays de l'OPEP seront aussi cruciaux pour le pic mondial et en premier lieu l'Arabie Saoudite.
Quand la production russe commencera à décliner, la production non-opep commencera aussi à décliner dans la même période. Cependant, la production non-opep peut commencer à décliner avant à cause du renforcement du déclin de l'OCDE.
Voyons la courbe de production non-opep. Celle-ci se trouve sur un plateau aux alentours de 50 mb/j depuis janvier 2004.

Nous voyons encore une fois un point d'inflexion en janvier 2004 à 50 mb/j.
Ensuite, nous voyons un plateau de production à partir d'octobre 2004, date où la croissance de la production russe a fortement ralenti. La production non-opep n'est toujours pas en déclin et se trouve sur une croissance très faible. Jusqu'à quand, c'est la Russie qui nous le dira.
Que se passera-t-il quand la production non-opep va commencer à décliner?
Dans l'organisation de l'industrie pétrolière mondiale, la production non-opep est censée fonctionner à plein régime. Ensuite, les agences internationales telles que l'AIE et l'OPEP analyse le niveau de la demande mondiale et détermine un chiffre que l'on appelle le "call on OPEP". Ce chiffre est tout simplement la différence entre l'estimation de la demande mondiale et la production non-opep. Le "Call on OPEP" correspond à ce que l'OPEP doit produire pour satisfaire la demande mondiale.
En fonction de cela, de la géopolitique mondiale et des prix du pétrole, l'OPEP détermine son niveau global de production et les quotas attribués à chacun de ses membres.
Si la croissance de la production non-opep est inférieure à la croissance de la demande mondiale alors le "Call on OPEP" augmente mécaniquement.
Par conséquent, le déclin de la production non-opep va faire augmenter très fortement le "Call on OPEP" et donc la pression sur les pays de l'OPEP pour qu'ils satisfassent la demande mondiale. Ceux-ci annoncent des augmentations de capacités importantes d'ici 2010 passant d'une capacité de 33 mb/j en 2006 à 37 mb/j en 2010 pour ce qui est du pétrole conventionnel.
Il n'est premièrement pas certain qu'ils atteignent cette capacité là et de plus, même si ils l'atteignent, il n'est pas certain que cela suffise à combler le déclin de la production non-OPEP et la croissance de la demande mondiale.
Aussi, il parait très probable que la demande ne pourra continuer à croitre au rythme actuel car la production ne pourra pas suivre. Ceci signifie qu'une récession économique parait inévitable dans les trois années qui viennent car la baisse de la demande en pétrole ne peut qu'être corrélé à une récession économique mondiale dans le système économique actuel.
Le pic mondial sera déterminé par les capacités de production réelles des pays de l'OPEP. Si ces capacités s'avèrent en fait très limités alors le pic de production mondiale devrait suivre d'assez près le pic de production non-opep.
Cet article est destiné à démontrer, à partir des chiffres données par l'AIE, que personne ne peut évacuer le problème du pic mondial de production sans mentir sciemment.
Le processus du pic de production est en cours de réalisation. C'est un fait indéniable.
Que les grands décideurs et politiques qui abreuvent la population de mensonges éhontés nous disent d'où viendra le pétrole pour repousser le pic d'ici 20 ans parceque personnellement, je ne vois vraiment pas où. Et ce n'est pas le pétrole lourd du Canada qui changera grand chose. Ce n'est pas l'Ethanol qui nous sauvera non-plus, à moins de réduire à la famine l'immense majorité de la population humaine pour alimenter les voitures!
La dernière frontière se trouve sur les pôles nord et sud. mais si il se trouvait de grandes quantités de pétrole, il faudrait développer des infrastructures colossales pour l'extraire et l'amener vers les zones peuplées qui prendraient de longues années pendant lesquelles la production en cours ne cessera pas de décliner avec toutes les conséquences que l'on peut imaginer.
La question est bien celle-ci : que fait-on maintenant, tout de suite car nous sommes face au précipice?
Makhnovitch.