Le déclin de Cantarell a commencé
Le Mexique est le cinquième producteur de pétrole au monde. C'est le second exportateur de brut vers les USA après le Canada.
La production de pétrole a une particularité au Mexique. 60% de la production de pétrole conventionnel provient d'un gisement complexe appelé Cantarell. Ce gisement est le deuxième au monde après Ghawar en Arabie Saoudite.
Ce gisement produisait 2,2 millions de barils par jour en 2004, année de son pic de production. la production a été doublé depuis 1995 par l'introduction de nitrogen (cf graph).
Le problème avec ce genre de technique est le risque d'effondrement brutal de la production. Un rapport interne de la société PEMEX a filtré et annoncait que dans le pire des cas, la production pourrait tomber à 520 000 barils par jour fin 2008, c'est à dire un division de la production par 4 en l'espace de 4 ans!
Sur OIl Drum, Khebab a tenté une étude de linéarisation de Cantarell et de la production du Mexique et trouve un résultat d'une chute de 30% de la production de Cantarell d'ici 2010, ce qui est déjà considérable.
La production de Cantarell a piqué en 2004 mais le déclin fût relativement faible en 2005 passant aux environs de 2 millions de barils par jour. 2006 semble être la première année où le déclin va réellement se faire sentir. Même l'AIE l'a intégré dans ses prévisions. Dans son rapport mensuel de juillet 2006, elle prévoit que la production de pétrole conventionnel au Mexique passera de 3,345 millions de barils par jour au premier trimestre 2006 à 3,336 mb/j au second, puis à 3,258 mb/j au troisième et enfin 3,195 mb/j au dernier trimestre 2006. Cela représente un déclin de 4,5% entre le premier et le dernier trimestre 2006. La production tout liquide passerait de 3,78 mb/j au premier trimestre 2006 à 3,63 mb/j au dernier.
Sur le dernier rapport mensuel de la PEMEX, la production tout liquide passe de 3,81 mb/j au mois d'avril à 3,68 mb/j en juillet avec 3,77 mb/j en mai et 3,72 mb/j en juin. Il semble donc bien que le déclin se soit accéléré depuis le mois d'avril. Selon ces chiffres données par PEMEX, la production a chuté de 3,4 % en trois mois, ce qui correspond à 13,65% sur un an.
Ce chiffre rejoint des prévisions de déclin à 14% par an.
Selon un article dans le Los Angeles Times et repris Heading Out sur Oil drum le 24 juillet 2006, la production de Cantarell est tombé à 1,8 mb/j en mai 2006, c'est à dire 7% de moins qu'au début de l'année. On retrouve encore une fois les 14% sur un an. Dans l'article, il est dit que PEMEX prévoit une production de 1,9 mb/j en 2006 et 1,4 mb/j en 2008. Le déclin en 2006 est donc 6% et de 13,5% en 2007 et de 15,5% en 2008 pour atteindre 1,4 mb/j en 2008. La suite de l'article est très éloquent : "l'analyste David Shields de Mexico City disait que la chute rapide sur les 5 premiers mois de 2006, et les conversations avec des personnes de PEMEX l'avait convaincu que les prospectives sur Cantarell s'annoncaient pire que ce que les officiels voulaient bien admettre publiquement. Les chiffres de juin n'étaient pas encore disponible avant la fin du mois. Mais la production totale de pétrole au Mexique avait chuté en juin, le troisième mois de déclin fort, rendant fort improbable que la production de Cantarell se soit redressé. "Ca va vraiment mal" disait Shields, directeur général de Energia a Debate, une publication sur le commerce de l'industrie, et l'auteur de deux livres sur la PEMEX. "Ma lecture de la situation est que c'est terrible.""
Si on en conclue que Cantarell a commencé un déclin à 14% par an depuis avril 2006, alors la Mexique va perdre 0,3mb/j sur un an. Les conséquences sont évidemment désastreuses pour l'économie mexicaine qui va voir ses recettes issus de pétrole s'évanouir en quelques années. Les conséquences vont être terribles aussi pour les USA qui vont devoir trouver ailleurs plus de 1,4 mb/j .
Ce déclin va se rajouter aux autres pays de l'OCDE et entrainer le déclin de la production tout liquide de l'OCDE vers les 10% par an. Tout ceci va évidemment rajouter une pression supplémentaire sur les ressources du Moyen-Orient et donc sur les motifs de guerre...
Makhnovitch.
La production de pétrole a une particularité au Mexique. 60% de la production de pétrole conventionnel provient d'un gisement complexe appelé Cantarell. Ce gisement est le deuxième au monde après Ghawar en Arabie Saoudite.
Ce gisement produisait 2,2 millions de barils par jour en 2004, année de son pic de production. la production a été doublé depuis 1995 par l'introduction de nitrogen (cf graph).
Le problème avec ce genre de technique est le risque d'effondrement brutal de la production. Un rapport interne de la société PEMEX a filtré et annoncait que dans le pire des cas, la production pourrait tomber à 520 000 barils par jour fin 2008, c'est à dire un division de la production par 4 en l'espace de 4 ans!
Sur OIl Drum, Khebab a tenté une étude de linéarisation de Cantarell et de la production du Mexique et trouve un résultat d'une chute de 30% de la production de Cantarell d'ici 2010, ce qui est déjà considérable.
La production de Cantarell a piqué en 2004 mais le déclin fût relativement faible en 2005 passant aux environs de 2 millions de barils par jour. 2006 semble être la première année où le déclin va réellement se faire sentir. Même l'AIE l'a intégré dans ses prévisions. Dans son rapport mensuel de juillet 2006, elle prévoit que la production de pétrole conventionnel au Mexique passera de 3,345 millions de barils par jour au premier trimestre 2006 à 3,336 mb/j au second, puis à 3,258 mb/j au troisième et enfin 3,195 mb/j au dernier trimestre 2006. Cela représente un déclin de 4,5% entre le premier et le dernier trimestre 2006. La production tout liquide passerait de 3,78 mb/j au premier trimestre 2006 à 3,63 mb/j au dernier.
Sur le dernier rapport mensuel de la PEMEX, la production tout liquide passe de 3,81 mb/j au mois d'avril à 3,68 mb/j en juillet avec 3,77 mb/j en mai et 3,72 mb/j en juin. Il semble donc bien que le déclin se soit accéléré depuis le mois d'avril. Selon ces chiffres données par PEMEX, la production a chuté de 3,4 % en trois mois, ce qui correspond à 13,65% sur un an.
Ce chiffre rejoint des prévisions de déclin à 14% par an.
Selon un article dans le Los Angeles Times et repris Heading Out sur Oil drum le 24 juillet 2006, la production de Cantarell est tombé à 1,8 mb/j en mai 2006, c'est à dire 7% de moins qu'au début de l'année. On retrouve encore une fois les 14% sur un an. Dans l'article, il est dit que PEMEX prévoit une production de 1,9 mb/j en 2006 et 1,4 mb/j en 2008. Le déclin en 2006 est donc 6% et de 13,5% en 2007 et de 15,5% en 2008 pour atteindre 1,4 mb/j en 2008. La suite de l'article est très éloquent : "l'analyste David Shields de Mexico City disait que la chute rapide sur les 5 premiers mois de 2006, et les conversations avec des personnes de PEMEX l'avait convaincu que les prospectives sur Cantarell s'annoncaient pire que ce que les officiels voulaient bien admettre publiquement. Les chiffres de juin n'étaient pas encore disponible avant la fin du mois. Mais la production totale de pétrole au Mexique avait chuté en juin, le troisième mois de déclin fort, rendant fort improbable que la production de Cantarell se soit redressé. "Ca va vraiment mal" disait Shields, directeur général de Energia a Debate, une publication sur le commerce de l'industrie, et l'auteur de deux livres sur la PEMEX. "Ma lecture de la situation est que c'est terrible.""
Si on en conclue que Cantarell a commencé un déclin à 14% par an depuis avril 2006, alors la Mexique va perdre 0,3mb/j sur un an. Les conséquences sont évidemment désastreuses pour l'économie mexicaine qui va voir ses recettes issus de pétrole s'évanouir en quelques années. Les conséquences vont être terribles aussi pour les USA qui vont devoir trouver ailleurs plus de 1,4 mb/j .
Ce déclin va se rajouter aux autres pays de l'OCDE et entrainer le déclin de la production tout liquide de l'OCDE vers les 10% par an. Tout ceci va évidemment rajouter une pression supplémentaire sur les ressources du Moyen-Orient et donc sur les motifs de guerre...
Makhnovitch.