un nouveau point d'inflexion en novembre 2005
A la suite de la publication publique du rapport mensuel de août 2006 de l'Agence Internationale de l'Energie vendredi dernier, j'ai actualisé mes graphiques.
Il en ressort des corrections sur les graphiques que j'ai publié dans les articles sur le pic de mai 2005 qui évidemment ne vont pas dans le sens positif.
Je donnerai l'ensemble des nouveaux graphiques un peu plus tard.
Dans cet article, je publie deux graphiques. Ils sont téléchargeables en pdf en cliquant dessus.
Le premier graphique concerne la réactualisation de la courbe de production mondiale de pétrole brut.
Je rappelle que le pétrole brut est défini par la production de pétrole sous forme liquide à l'exclusion du pétrole lourd et extra-lourd, du gaz naturel liquide, des biofuels et des gains en raffinerie. Le pétrole brut comprend le pétrole conventionnel exploité on-shore et off-shore, même en eaux profondes (supérieur à 500 mètres de profondeur). J'avais montré dans l'article sur le pic de mai 2005 que le pétrole brut semblait avoir atteint un pic de production en mai 2005 et avait décliné légérement au rythme annuel de 0,36%/an. La production était passé de 73,95 à 73,68 mb/j entre mai 2005 et mai 2006.
l'AIE a réactualisé ses données à la baisse comme toujours et nous avons maintenant les chiffres pour mai à trois mois d'intervalle, ce qui correspond aux données sur lesquelles je travaille dans les rapports de l'AIE. Vous pouvez télécharger les tableaux de l'AIE de ce mois ci. Les éléments intéressants sont en page 6 et 7.
La production de pétrole brut est maintenant donnée à 73,24 mb/j pour mai 2006, c'est à dire 0,44 mb/j de moins que la première estimation. Aussi, le déclin entre mai 2005 et mai 2006 est maintenant de 0,71 mb/j, ce qui correspond à un déclin de presque 1%/an. Nous sommes donc passés d'un déclin de 0,36% à 1%/an pour le pétrole brut depuis mai 2005.
j'ai laissé les estimations pour juin et juillet (un et deux mois d'intervalle) qui seront réestimées par la suite. Les fortes progressions que l'on voit sur ces deux derniers mois doivent donc être relativisées.

Le second graphique montre un nouveau point d'inflexion en novembre 2005. J'ai voulu voir ce que je trouvais en enlevant la production de pétrole brut des USA et cela pour enlever les conséquences des ouragans sur la production de pétrole dans le Golfe du Mexique. C'est là qu'on découvre que la production mondiale de pétrole brut à l'exception des USA a connu un point d'inflexion assez marqué en novembre 2005. Ce point d'inflexion est trop récent pour en conclure que c'est un pic de production définitif.
Entre novembre 2005 et mai 2006, la production de pétrole brut à l'exception des USA décline au rythme annuel de 2,4%!
C'est réellement considérable. En effet, la production passe de 68,96 mb/j en novembre 2005 à 68,14 mb/j en mai 2006. On perd donc 0,82 mb/j en l'espace de 6 mois, c'est à dire 1,64 mb/j en rythme annuel et donc 2,4%. Il est curieux de constater que c'est le rythme supposé par l'ASPO ( Association for Study of Peak Oil and Gas) sur le déclin à venir de l'ensemble de la production mondiale. Il est aussi curieux de voir que novembre 2005 correspond à la prévision du plus pessimiste des pessimistes, Kenneth Deffeyes. Sans le passage de l'ouragan Katrina et consorts, Deffeyes aurait pu tomber juste sur le pétrole brut si ce point d'inflexion se confirmait en pic de production.

Ce graphique montre aussi que le pic de production peut très bien être suivi immédiatement d'un déclin conséquent. Le processus de graduation du déclin après le pic de production n'est pas certain. De même, je ne pense que le déclin sera fixe après le pic de production mais il évoluera constamment de manière plus ou moins dramatique.
Les USA se remettent toujours actuellement des destructions provoquées par les ouragans sur les installations pétrolières dans le Golfe du Mexique. D'ailleurs, cela fera l'objet d'un article prochainement. Cela signifie que la production pétrolière etats-unienne se trouve toujours sur une pente ascendante depuis octobre 2005. Donc, curieusement, les ouragans ont eu un effet de masquage.
Mais quand les USA retourneront sur la pente descendante dans les mois à venir, on pourrait alors voir le déclin de 1%/an de la production mondiale de pétrole brut accélérer vers les 2,4%/an.
Cependant, il est très probable que des événements autres surviennent entre temps et rende cette prévision obsolète.
Prochainement, je donnerais les autres graphiques pour actualiser ceux que j'ai publié sur le pic de mai 2005. Je donnerais aussi des graphiques pour certains pays producteurs données par l'AIE.
L'intérêt de montrer ces points d'inflexion est de voir la progression d'un processus. On découvre des points d'inflexion sur des quantités de plus en plus importantes avec des déclins de plus en plus forts. ces points d'inflexion se transforment en pic de production après un certain temps au delà duquel on peut affirmer qu'ils ne seront plus dépassés. Ces pics de production sont les signes avant-coureurs du véritable pic mondiale de production de liquide énergétique. Nous pouvons voir que l'on peut découvrir des pic de production et des points d'inflexion à des fréquences de plus en plus rapides.
Ainsi, nous avons :
1999 : Pic en Angleterre : pic de l'OCDE Europe et pic en Australie : Pic de l'OCDE Pacifique,
2001 : Pic en Norvège : Pic de l'ensemble de l'OCDE,
Décembre 2003 : Pic de la production non-OPEP et non FSU,
Octobre 2004 : Point d'inflexion : arrêt de la croissance rapide de la production russe et OPEP à pleine capacité entrainant un plateau de la production mondiale,
Mai 2005 : Point d'inflexion sur la production de pétrole brut et sur la production des grands producteurs de brut ( plus de 1 mb/j) avec déclin à 1%/an,
Novembre 2005 : point d"inflexion sur la production de pétrole brut à l'exception des USA avec déclin à 2,4%/an,
Nous verrons un peu plus tard que la production de gaz naturel liquide, de pétrole lourd, de biofuels et des gains en raffinerie ont été sujet à des rectifications importantes de la part de l'AIE et qu'une forte progression de la production de ce côté là depuis septembre 2005 a permis de faire toujours progresser la production mondiale de liquide énergétique.
De plus, la progression de la production au sein des anciennes républiques de l'URSS continue d'amortir le choc.
Mais il va falloir compter avec le déclin rapide du Mexique, l'apparition d'un déclin de l'Algérie depuis quelques mois et le déclin récent de la Malaysie.
Makhnovitch.
Il en ressort des corrections sur les graphiques que j'ai publié dans les articles sur le pic de mai 2005 qui évidemment ne vont pas dans le sens positif.
Je donnerai l'ensemble des nouveaux graphiques un peu plus tard.
Dans cet article, je publie deux graphiques. Ils sont téléchargeables en pdf en cliquant dessus.
Le premier graphique concerne la réactualisation de la courbe de production mondiale de pétrole brut.
Je rappelle que le pétrole brut est défini par la production de pétrole sous forme liquide à l'exclusion du pétrole lourd et extra-lourd, du gaz naturel liquide, des biofuels et des gains en raffinerie. Le pétrole brut comprend le pétrole conventionnel exploité on-shore et off-shore, même en eaux profondes (supérieur à 500 mètres de profondeur). J'avais montré dans l'article sur le pic de mai 2005 que le pétrole brut semblait avoir atteint un pic de production en mai 2005 et avait décliné légérement au rythme annuel de 0,36%/an. La production était passé de 73,95 à 73,68 mb/j entre mai 2005 et mai 2006.
l'AIE a réactualisé ses données à la baisse comme toujours et nous avons maintenant les chiffres pour mai à trois mois d'intervalle, ce qui correspond aux données sur lesquelles je travaille dans les rapports de l'AIE. Vous pouvez télécharger les tableaux de l'AIE de ce mois ci. Les éléments intéressants sont en page 6 et 7.
La production de pétrole brut est maintenant donnée à 73,24 mb/j pour mai 2006, c'est à dire 0,44 mb/j de moins que la première estimation. Aussi, le déclin entre mai 2005 et mai 2006 est maintenant de 0,71 mb/j, ce qui correspond à un déclin de presque 1%/an. Nous sommes donc passés d'un déclin de 0,36% à 1%/an pour le pétrole brut depuis mai 2005.
j'ai laissé les estimations pour juin et juillet (un et deux mois d'intervalle) qui seront réestimées par la suite. Les fortes progressions que l'on voit sur ces deux derniers mois doivent donc être relativisées.

Le second graphique montre un nouveau point d'inflexion en novembre 2005. J'ai voulu voir ce que je trouvais en enlevant la production de pétrole brut des USA et cela pour enlever les conséquences des ouragans sur la production de pétrole dans le Golfe du Mexique. C'est là qu'on découvre que la production mondiale de pétrole brut à l'exception des USA a connu un point d'inflexion assez marqué en novembre 2005. Ce point d'inflexion est trop récent pour en conclure que c'est un pic de production définitif.
Entre novembre 2005 et mai 2006, la production de pétrole brut à l'exception des USA décline au rythme annuel de 2,4%!
C'est réellement considérable. En effet, la production passe de 68,96 mb/j en novembre 2005 à 68,14 mb/j en mai 2006. On perd donc 0,82 mb/j en l'espace de 6 mois, c'est à dire 1,64 mb/j en rythme annuel et donc 2,4%. Il est curieux de constater que c'est le rythme supposé par l'ASPO ( Association for Study of Peak Oil and Gas) sur le déclin à venir de l'ensemble de la production mondiale. Il est aussi curieux de voir que novembre 2005 correspond à la prévision du plus pessimiste des pessimistes, Kenneth Deffeyes. Sans le passage de l'ouragan Katrina et consorts, Deffeyes aurait pu tomber juste sur le pétrole brut si ce point d'inflexion se confirmait en pic de production.

Ce graphique montre aussi que le pic de production peut très bien être suivi immédiatement d'un déclin conséquent. Le processus de graduation du déclin après le pic de production n'est pas certain. De même, je ne pense que le déclin sera fixe après le pic de production mais il évoluera constamment de manière plus ou moins dramatique.
Les USA se remettent toujours actuellement des destructions provoquées par les ouragans sur les installations pétrolières dans le Golfe du Mexique. D'ailleurs, cela fera l'objet d'un article prochainement. Cela signifie que la production pétrolière etats-unienne se trouve toujours sur une pente ascendante depuis octobre 2005. Donc, curieusement, les ouragans ont eu un effet de masquage.
Mais quand les USA retourneront sur la pente descendante dans les mois à venir, on pourrait alors voir le déclin de 1%/an de la production mondiale de pétrole brut accélérer vers les 2,4%/an.
Cependant, il est très probable que des événements autres surviennent entre temps et rende cette prévision obsolète.
Prochainement, je donnerais les autres graphiques pour actualiser ceux que j'ai publié sur le pic de mai 2005. Je donnerais aussi des graphiques pour certains pays producteurs données par l'AIE.
L'intérêt de montrer ces points d'inflexion est de voir la progression d'un processus. On découvre des points d'inflexion sur des quantités de plus en plus importantes avec des déclins de plus en plus forts. ces points d'inflexion se transforment en pic de production après un certain temps au delà duquel on peut affirmer qu'ils ne seront plus dépassés. Ces pics de production sont les signes avant-coureurs du véritable pic mondiale de production de liquide énergétique. Nous pouvons voir que l'on peut découvrir des pic de production et des points d'inflexion à des fréquences de plus en plus rapides.
Ainsi, nous avons :
1999 : Pic en Angleterre : pic de l'OCDE Europe et pic en Australie : Pic de l'OCDE Pacifique,
2001 : Pic en Norvège : Pic de l'ensemble de l'OCDE,
Décembre 2003 : Pic de la production non-OPEP et non FSU,
Octobre 2004 : Point d'inflexion : arrêt de la croissance rapide de la production russe et OPEP à pleine capacité entrainant un plateau de la production mondiale,
Mai 2005 : Point d'inflexion sur la production de pétrole brut et sur la production des grands producteurs de brut ( plus de 1 mb/j) avec déclin à 1%/an,
Novembre 2005 : point d"inflexion sur la production de pétrole brut à l'exception des USA avec déclin à 2,4%/an,
Nous verrons un peu plus tard que la production de gaz naturel liquide, de pétrole lourd, de biofuels et des gains en raffinerie ont été sujet à des rectifications importantes de la part de l'AIE et qu'une forte progression de la production de ce côté là depuis septembre 2005 a permis de faire toujours progresser la production mondiale de liquide énergétique.
De plus, la progression de la production au sein des anciennes républiques de l'URSS continue d'amortir le choc.
Mais il va falloir compter avec le déclin rapide du Mexique, l'apparition d'un déclin de l'Algérie depuis quelques mois et le déclin récent de la Malaysie.
Makhnovitch.