Retour vers le futur proche

Publié le par makhnovitch

Aujourd'hui, le rapport  mensuel de l'AIE de juillet 2007 vient d'être rendu public.

On peut y voir que la production mondiale tout liquide a baissé de 500 000 b/j entre mai et juin après une baisse de 700 000 b/j entre avril et mai.

Ainsi, la production mondiale est descendue à 84,3 mb/j en juin 2007 un mois avant que la demande ne se propulse à plus de 86 mb/j au troisième trimestre 2007 pour continuer sa course folle à 88 mb/j au dernier trimestre 2007 et finir à 88,5 mb/j au premier trimestre 2008. 

Nous avons évoqué le problème de l'adéquation entre l'offre et la demande dans des articles précédents. Je continue à dire que juillet 2007 constitue le point de bascule entre l'offre et la demande. Les marché pourraient prendre conscience de cette réalité en septembre quand la situation va s'aggraver et suivant la réponse donnée par l'OPEP lors de sa réunion en septembre 2007. 

Nous allons montrer d'où vient la pression qui va peser sur l'OPEP dans les prochains mois.

Mais d'abord revenons sur une actualisation des graphiques de la production mondiale à partir des données de l'AIE et de l'EIA.

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Par rapport au mois précédent, on peut voir un changement au printemps 2007 entrainant les courbes de tendance des deux courbes vers le bas.

Mais regardons la même courbe mais sur une période plus courte à partir de juin 2004.

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Dans ce plan plus rapproché de la courbe de production mondiale, on peut apprécier la chute de production décrite par l'AIE au printemps 2007. Celle ci est principalement dû à des arrêts de production au Canada et en Mer du Nord pour de la maintenance. Il faut noter que les arrêts de maintenance sont de plus en plus importants mais ceux-ci ne peuvent être compenser par aucune croissance de production ailleurs dans le monde.

Il semble que ce printemps nous montre deux choses : la production au sein de l'OCDE est reparti à la baisse après une période de stabilité provisoire dans la seconde partie de 2006 jusqu'en février 2007. Deuxièmement, il n'existe aujourd'hui que peu de gisements de croissance dans le monde pour compenser le déclin de l'OCDE. On peut noter l'Angola, le Brésil,
l'Azerbaijan, la production de NGL par l'OPEP et la production d'agrocarburants .

Les possibilités de l'OPEP ne sont jamais très claires mais selon le rapport mensuel de l'AIE de juin, il 'y aurait en fait que 0,35 mb/j de capacité supplémentaire de pétrole brut léger et sans soufre. En effet, la capacité supplémentaire de l'Arabie Saoudite et du Koweit serait composée entièrement de pétrole lourd et plein de soufre difficile à traiter en raffinerie et donc guère utilisable en cette période où les raffineries sont déjà mises à rudes épreuves.

L'AIE prévoie une augmentation assez importante de la production non-OPEP ajoutée à  la production de NGL et de pétrole non-conventionnel de l'OPEP au dernier trimestre 2007 et au premier trimestre 2008. Je pense que cette prévision est très optimiste et ne se réalisera pas dans les proportions prévues par l'AIE. Comme vous pouvez le voir dans le graphique ci-dessous, l'AIE prévoit une augmentation de la production non-OPEP+NGL de l'OPEP de 2 mb/j du troisième trimestre 2007 au premier trimestre 2008.

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Je pense que la production non-OPEP a peu de chances de dépasser le pic atteint en février 2007 à 50,57 mb/j car le déclin de la production de l'OCDE ne pourra être compensée par la production dans le reste du monde.  Par contre la production non-OPEP avec la production NGL de l'OPEP atteindra un pic peut-être plus tard. Depuis que la Russie et la Chine se trouvent tous deux sur un plateau de production, il ne reste en fait que le Brésil, l'Azerbaijan et la production d'agrocarburants pour compenser le déclin de l'OCDE. En effet, je montrerais dans un autre article que la production non-OPEP, non-OCDE, non-ex-URSS et sans le Brésil semble avoir atteint un pic au premier trimestre 2006 et se trouve actuellement sur un plateau légérement déclinant. Je reviendrais sur ces aspects des choses dans un article plus tard.

Revenons sur la question de l'OPEP. Aussi, si on prend pour argent comptant les prévisions de l'AIE sur la production non-OPEP et NGL de l'OPEP, on voit que la pression sur l'OPEP est en fait considérable pour les prochains mois si les prévisions de demande faite par l'AIE s'avèrent juste.

Sur le graphique suivant, on peut voir la production de l'OPEP en rouge entre 2005 et Q2-2007. On peut voir un plateau entre Q3-2005 et Q3-2006. Depuis, on observe un déclin de la production de l'OPEP emmené par l'Arabie Saoudite depuis juillet 2006 puis par le Koweit depuis octobre 2006. Il existe de gros soupçons sur le fait que ces baisses de production provenant de ces deux pays sont de natures géologiques et non politiques ( voire oildrum).


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Ensuite, la courbe noire et bleue représente ce qu'on appelle le "Call on OPEP". Cette notion est la différence entre la demande mondiale et la production non-OPEP + la production de NGL et de pétrole non-conventionnel de l'OPEP avec quelques corrections techniques.

le Call on OPEP représente donc la quantité de pétrole brut que les 12 pays de l'OPEP doivent produire pour satisfaire la demande mondiale. Le fait intéressant que je souligne dans le graphique est que le call on OPEP passe de 30,4 mb/j au second trimestre 2007 à 33,2 mb/j au dernier trimestre 2007. Cela signifie que la demande mondiale, en regard des projections de production non-OPEP et NGL de l'OPEP, impose à l'OPEP d'augmenter sa production de 2 mb/j pendant le trimestre actuel et de continuer à augmenter de 0,8 mb/j au trimestre suivant. Dans le cas où l'OPEP n'atteindrait pas le "call on OPEP", ce sont alors les stocks commerciaux de produits pétroliers de l'OCDE qui devront compenser l'approvisionnement. Ceux-ci devraient donc en toute logique se vider dans des proportions qui dépendent de l'OPEP.

Ensuite, la troisième courbe du graphique représente la capacité effective de production de l'OPEP. La capacité effective de production est la capacité de production maximum de l'OPEP donnée par l'AIE. La capacité effective est la capacité de production sans tenir compte de l'Irak, de l'Indonésie, du Nigéria et du Vénézuela qui ne possède pas de capacité supplémentaire de production. Cependant, la production nominale prend en compte des capacités supplémentaires pour ces quatres pays qui sont en fait théoriques.

Pour les projections, il a été pris comme base que la capacité effective était inférieure de 1,2 mb/j à la capacité nominale jusqu'en 2008. Cette projection se base sur les observations des dernières années. En gros, on prévoit une production de l'Irak de 2 mb/j, du Nigéria d'environ 2 mb/j, de l'Indonésie de 0,8 mb/j et du Vénézuela de 2,3 mb/j jusqu'à fin 2008. Dans l'hypothèse où ces niveaux de production n'étaient pas atteint pendant la période considérée, alors la capacité effective de l'OPEP baisserait en conséquence.

La courbe verte montre que, selon l'AIE, la capacité effective devrait augmenter à partir de ce trimestre pour passer de 33 mb/j à presque 34,7 mb/j fin 2008. SI cette hypothèse s'avère juste, on voit que le call on OPEP s'approche dangereusement de la capacité effective de l'OPEP au quatrième trimestre 2007. En effet, la capacité effective de l'OPEP ne serait que de 33,5 mb/j alors que le call on OPEP atteindrait 33,2 mb/j!  Il ne resterait que 0,3 mb/j de capacité supplémentaire effective au quatrième trimestre à l'OPEP pour faire face à des ruptures de production. Ainsi, dans l'hypothèse où seule l'Arabie Saoudite conserverait cette capacité supplémentaire, les autres produisant à pleine capacité, sa production devrait atteindre 10,5 mb/j d'ici l'automne 2007, c'est à dire d'ici trois mois. On sait déjà par les annonces de l'Arabie Saoudite que celle-ci a faite à ses importateurs asiatiques, ses exportations n'augmenteront pas en juillet et en août. Suivant les annonces de l'OPEP, celle-ci ne semble pas disposé à accroitre sa production durant ce trimestre. Aussi, le call on OPEP ne sera pas atteint au troisième trimestre 2007. On ne sait pas dans quelles proportions.

Mais l'Arabie Saoudite devrait augmenter sa production de 2 mb/j, de 8,6 mb/j actuellement à 10,5 mb/j en automne, si elle voulait atteindre le "call on OPEP" alors que les stocks de l'OCDE seraient en train de fondre comme neige au soleil. Les autres pays devraient augmenter aussi leur production de manière assez importante. Ainsi, le Koweit passerait de 2,34 mb/j en juin 2007 à 2,68 mb/j en fin d'année, le Qatar passerait de 0,81 à 1,01 mb/j, les Emirats Arabes Unis passeraient de 2,61 à 2,9 mb/j et la Lybie passerait de 1,7 à  1,78 mb/j. l'Algérie et l'Iran resterait constant. Evidemment, nous sommes dans l'hypothèse où les capacités de production supplémentaires de l'Arabie Saoudite et du Koweit, dont nous avons précédemment dit qu'elles étaient trop lourdes et trop pleine de soufre pour être utilisable par les raffineries actuellement, deviendraient par nécessité utilisables à l'automne. Dans le cas contraire, il faut supprimer 2,3 mb/j de la capacité effective de l'OPEP et le call on OPEP dépasse alors 1,9 mb/j la capacité effective de l'OPEP! Aussi, même avec la meilleur volonté du monde, l'OPEP ne pourra empêcher une chute des stocks commerciaux de 2 mb/j au dernier trimestre 2007.

Ensuite, en 2008, on voit que le call on OPEP baisse jusqu'à 31 mb/j au second trimestre 2008 mais cela ne sera possible que si les projections de l'AIE sur la production non-OPEP se réalise vraiment.

Alors que l'AIE a fait état de problèmes d'adéquation entre les capacités de production et la demande pour 2012 dans son rapport Medium Term au début du mois de juillet, on peut voir ici que les problèmes ont en fait déjà commencé. La seule solution est que la demande soit moins importante que prévue. Pour cela, il n'y a que deux solutions, soit augmenter les prix suffisamment pour faire baisser la demande, soit établir des restrictions  partout dans le monde pour limiter la demande. C'est bien la première solution qui est la plus probable. Aussi,  nous sommes face à un choc pétrolier pour les mois qui viennent. Les prix devraient en toute logique bondir à des niveaux qu'on ne peut prédir. Je pense que nous dépasseront les 100$ le baril voire atteindront les 150$ d'ici la fin de l'année surtout si le dollar continue sa chute. Aussi, nous entrons dans ce qu'on peut appeler la phase d'impact du processus du pic pétrolier. Le marché était jusqu'à maintenant guidé seulement par la demande et donc par des aspects économiques. L'OPEP était chargée de gérer les prix en ouvrant ou fermant les robinets de ses immenses gisements dont tout le monde pensait qu'ils étaient inépuisables . Cette période est maintenant close. Nous entrons dans une nouvelle logique où le marché pétrolier sera guidé par les capacités de production. La demande devra suivre en fonction et les prix seront la variable d'ajustement.  L'homme devrait perdre tout contrôle sur l'évolution des prix et ceux-ci devraient devenir de plus en plus volatiles.
La période de 2004 à 2007 fût une période de transition entre un marché guidé par la demande à un marché guidé par la production. Les signaux sont passés au fur et à mesure des mois au rouge mais le "business as usual" a continué sa logique et les populations n'ont pas été prévenu.

Nous sommes actuellement au milieu de la phase de Transition Une selon Mr Bakhtiari.

Cette première phase devrait s'achever courant 2009. Ceci est confirmé dans l'article de oildrum.

La seconde phase devrait passer à un taux de déclin beaucoup plus important. Oildrum avance le chiffre de 4% par an pour la production de pétrole brut. Aussi, la production va décliner normalement lentement jusqu'à fin 2008. Mr Bakhtiari avance une baisse de 2 mb/j. Nous serions alors aux alentours de 83 mb/j en 2008 pour la production mondiale tout liquide. Il semble en effet que nous sommes en train de passer dans les 84 mb/j depuis mai 2007. Aussi, le choc pétrolier de l'automne 2007 devrait provoquer un coup de frein sur la demande mondiale et la ramener vers les 83-85 mb/j fin 2008. Les stocks devraient tout de même baisser par le délai entre le choc pétrolier et la baisse effective de la demande. Est-il possible que les stocks baissent jusqu'à ce que des pénuries apparaissent dans les pays de l'OCDE? Je ne peux répondre à cette question car je ne connais pas la limite à partir duquelles les pénuries se font sentir. Je note seulement qu'il est difficile de ralentir le processus de consommation car le pétrole est tellement vécu comme allant de soi et est tellement nécessaire à l'activité économique que même la hausse des prix atteindra ses limites quant à sa capacité de faire baisser la consommation. Aussi, tout dépend de la capacité de réaction des gouvernements. Il se trouvera de toute façon un moment où les gouvernements seront dans l'obligation de mettre des restrictions sur la consommation d'essence pour gérer la pénurie.

Les pays plus ou moins pauvres en dehors de l'OCDE ont déjà commencé à ressentir l'effet de la hausse de prix . Des pénuries d'essence et d'électricité ont déjà commencé dans plusieurs pays comme au Népal et celles-ci ne vont aller qu'en s'aggravant. De plus en plus d'êtres humains vont devoir se passer définitivement du pétrole et de ses multiples applications par leur incapacité à pouvoir payer le prix. Le choc pétrolier à venir va accentuer fortement cette tendance et surement provoquer de multiples désordres sociaux dans nombres de pays.

Makhnovitch.





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L
Bonjour, en ce qui concerne une régulation de la consommation elle se fera par les prix et c'est une saine évolution .Un baril à 150 $ serait une bonne chose mais je n' y crois pas trop à mt car selon moi le $ aura atteint un pic vers 1.67 euro (loi de la finance : tout actif large double en 10 an par test) .La hausse du prix du brut provient pour moitié de la chute vertigineuse du $ (il chute par rapport à la plupart des monnaies opep et non opep) donc pour compenser leur pouvoir d'achat ils montent les prix (artificiellement, on sait que le marché du pétrole a tjs été facile à manipuler historiquement du fait d'une maîtrise des deltas de la part des producteurs et d'une maîtrise de la distribution , transformation par les 8 majors).   Par ailleurs un baril à 110-120 $ , les prix vont monter légérement (du moins ne pas baisser) avec la venue des vacances d'été . Pour un automobiliste qui roule en tdi , hdi ,dci à 6 litres au 100 (75 % du parc neuf) contre une conso de 20 % supérieure en 1985-86 où le $ était hors de prix donc le prix du litre d'essence en monnaie constante guère éloigné  de 2008 . A mon sens le budget de l'automobiliste de 1985 (à l'époque le rapport de dieseliste était quasi inversé)  était peut-être supérieur à maintenant .   Quant au prix de l'essence n'oublions que c'est 75 % de taxes et comme disais les Saoudiens , vous n'avez qu'à baisser les taxes , la marge de manoeuvre de l'Etat est considérable sur le prix à la pompe , ce n'est pas le cas des carburants subventionnés comme le kérosène , le mazout pour la pêche , le fioul de chauffage (mais là les gens seront amenés à passer au gaz (cuve dans leur jardin si pas dans rue)  , au bois , chauffage "géothermique",solaire etc ...).    L'Etat ne sera pas perdant à baisser les taxes sur des niveaux de prix élevés donc la régulation des prix se fera par un ABAISSEMENT des TAXES . Et quand tout le parc sera en hdi, dci, tdi ... (mieux qu'un diesel d'il y a 10 ans) , les ménages pauvres pourront mieux absorber le choc .   Je pense donc que l'on pourra rouler massivement avec un baril à 200 $ , voire 300 $ car la culbute des prix n'est pas proportionnelle puisque c'est que des taxes donc grosso modo     si on passe de 25 de pétrole et 75 de taxes à 50 de pétrole sachant que le brut seul représente peut-être que 12car frais de raffinage , transport ,distribution .Une hausse de 100 % du baril c'est 50 % à la pompe .  Et au lieu de rouler en bm ou merco , audi , 4x4,  ils ont qu'à rouler en dacia (c'est leur pb d'image) , fiat , coréen et ils verront que le budget de l'automobiliste c'est loin d'être uniquement de l'essence .  Hélas on saura facilement composer avec un baril à 200 $,et qu'est-ce qu'au final le prix de l'essence par rapport à celui de l'immobilier ces dernières années ? peanuts ... ça n'a pas empêcher les gens d'acheter ....
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O
N'en jetez plus ! J'ai adopté le solaire ( pour la cuisson ) et ça fonctionne à merveille .Olivier
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A
Bonjour, En regardant la première courbe de l'article, je me demandais quelle était l'origine de la hausse de production de 4 millions de barils/jours qui était visible au 2e semestre 2003.Ceci afin d'évaluer le caractére reproductible d'une telle hausse.
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M
Bonjour, Désolé pour mon silence un peu long. La croissance au second semestre fut en effet très importante. Pour en savoir plus sur ce qu'il s'est passé à ce moment là, vous pouvez lire ou relire mon premier article sur le pic de décembre 2003 au sein de la catégorie et voir aussi ce graphique de l'OPEP qui montre que l'OPEP a augmenté sa production de 2mb/j sur cette période : http://www.terredebrut.org/photo-1008119-OPEP-12-octobre04_gif.htmlLa Russie se trouvait aussi à l'apogée de sa croissance. Le reste du monde a fortement augmenté sa production et l'OCDE n'avait pas encore entamé son fort déclin. Aussi, la forte progression de la production mondiale au second semestre 2003 ne peut se reproduire en 2007 car les marges de manoeuvre de l'OPEP, de l'OCDE, de la Russie et du reste du monde ne sont plus les mêmes. Le potentiel de croissance se trouve maintenant ailleurs : Angola, Brésil, Azerbaijan, Biofuels, NGLs OPEP, Golfe du Mexique US et Russie peut-être encore un peu. Mais ce potentiel va servir en plus ou moins grande partie à compenser le déclin de la production des autres parties du monde et particuièrement celle de l'OCDE. Dans quelle mesure dépend de la vitesse des deux tendances. Mon point de vue est qu'il est possible que le potentiel de croissance puisse à un moment donné dans les 16 prochains mois dépasser le déclin général mais ce ne sera pas considérable, en tout cas pas de 4mb/j. Mais le record de 86,13 mb/j en juillet 2006 peut être dépassé dans les 16 prochains mois . Cela va dépendre grandement du déclin de l'OCDE et du comportement de l'OPEP. Si la production de l'OCDE se maintient , ce dont je doute, alors il y a des chances que le pic mondial se déplace quelque part en 2008. Si l'OPEP augmente sa production en 2008, ce dont je doute aussi, ces chances sont encore augmentées. Le moindre problème sérieux qui surviendrait chez un grand producteur (plus de 1mb/j) et qui affecterait la production sur une période longue d'ici 2009 éliminerait quasiment toute possibilité de pouvoir  faire croitre la production mondiale. La possibilité de faire croitre la production mondiale en 2008 requiert donc un concours heureux de circonstances qui reste de l'ordre du possible. Sa probabilité est difficile à déterminer. Pour moi, j'évoquerais très approximativement pour l'instant 40-50% de chance de dépassement de 86,13 mb/j en 2008 mais un dépassement modeste. Je ne crois pas que la production mondiale puisse atteindre 90 mb/j à moins d'un changement majeur dans l'équation actuelle comme l'Arabie Saoudite se met à produire à 12 mb/j ou le Brésil monte sa production à plus de 4 mb/j en 12 mois. Mais cela relève plus de l'improbable pour l'instant. Emmanuel.
M
Bonjourcette analyse ne prend pas du tout en compte les nouvelles decouvertes comme les sables bitumineux ou les nouvelles technologies qui peuvent apparaitre dans un futur assez proche...dommage.
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M
Bonjour, Cette analyse prend en compte les sables bitumeux du Canada, bien sur, qui d'ailleurs ne sont pas nouveaux. Quant aux nouvelles technologies, je ne sais de quoi vous parlez réellement.  Les sables bitimeux produisent actuellement 1,2 mb/j en synthétique et en pétrole lourd. La production de pétrole à partir de sables bitumeux comporte des limites physiques puisqu'il faut de grandes quantités de gaz naturel et d'eau pour séparer le bitume du sable. Or, malheureusement, la production de gaz naturel au Canada vient de piquer... La production de pétrole à partir de sables bitumeux peut monter à 3 mb/j d'ici 2015 au mieux. Cele ne correspond qu'à 4% de la production mondiale actuelle. L'illusion que la technologie pourra toujours nous sauver a été appelé par William Catton en 1982 dans son livre Overshoot une attitude cargoiste en référence au culte du Cargo dans le pacifique. La technologie malheureusement ne fait qu'aggraver notre situation pour ce qui est de la production pétrolière car elle accèlère le déclin des gisements tout en diminuant la quantité ultime de pétrole récupérable (cf lire les papiers de Jean Laherrere à ASPO France). Makhnovitch.
F
- et pendant ce temps , c'est la DRIVING SEASON de consommation massive en amérique et europe  .-  les troupeaux de veaux encore encouragés en 2007 à boucher les " autoroutes du soleil et mer" - les pollutions massives des déportations massives de veaux aux seychelles , maldives , turquie etc ..- notre president va donner l 'exemple en partant 3 semaines aux USA dit-on - encore en 2007 le circuit F1 de MAGNY COURS non annulé ( malgré """ signature du pacte mensonger HULOT - TF1 "  par sARKO-SEGO)-  ENCORE DESTRUCTION DES ALPAGES AU SALON DU 4 X 4 de tignes -encore encore vu cette semaine un ministron de Sarko ( mr CHATEL je crois ) vu a la télé  a une MISSION POUR AUGMENTER LA CROISSANCE  !!!! - veut AUGMENTER LE TOURISME  ( ASIE  CHINE INDES )  donc destruction massive par aviation longue distance  !!!  ceci en juillet 2007  on entend encore ça !!! et c'est au pouvoir !!!!
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M
Les tenants du pouvoir sont les représentants d'une idéologie et il ne faut pas attendre un quelconque changement de leur part. Ils continueront à nous assener leur ritournellemême quand ils devront prendre des mesure de restrictions. Ces gens là nous conduisent vers un crash parceque les réseaux de pouvoir financieret économique fonctionnent selon une logique de profit immédiat, et que le système financier d'endettement sur le futur verrouille toute possibilité de s'écarterd'une logique de croissance du GDP. La solution se trouve dans le renversement du pouvoir en place mais le processus de renversement doit passer par diverses phases dont la première est de prendre conscience de tous les aspects de l'oppression et de la connerie des dirigeants. de ce pays.